F.A.Q

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Qu’est-ce que le stress oxydant et quelles sont ses conséquences ?

Le stress oxydant correspond à un déséquilibre entre la production de radicaux libres et la capacité des antioxydants à inhiber ces composés toxiques avant qu’ils n’occasionnent des dégâts sur les cellules. Ce “stress” peut-être impliqué dans l’apparition de plus de 200 pathologies et le vieillissement de nos cellules.

Bien des études s’accordent à reconnaître l’implication du stress oxydant au sein des cellules endommagées que ce soit au niveau de l’ADN, des lipides membranaires ou des protéines. Par exemple, lors du processus de peroxydation lipidique qui se caractérise par trois étapes : l’initiation, la propagation et la terminaison, on a une surproduction et une accumulation de l’hydroperoxyde au sein de la cellule. La concentration en hydroperoxyde peut servir d’indicateur concernant les dommages oxydatifs de la cellule ou du tissu biologique.

Au sein des matrices, les antioxydants agissent comme un système de protection en luttant contre l’action des radicaux libres. On distingue deux classes principales d’antioxydants : les enzymatiques et les non-enzymatiques.

Quels sont les signes du stress oxydant ?

Malheureusement peu de moyens existent pour savoir si l’on est en état de stress oxydant ou non. Afin d’avoir une idée sur son état de stress oxydant il est nécessaire de passer par une évaluation de la balance antioxydant/oxydant, afin de proposer si possible un traitement adapté. Cependant, tous les individus ne réagissent pas de la même façon quand ils sont en état de stress oxydant. Chaque individu a un potentiel antioxydant propre à lui-même, en fonction de ses caractéristiques génétiques, son mode de vie et de l’environnement dans lequel il vit. Afin de maintenir le potentiel antioxydant à un niveau optimal, il est important d’avoir de bonnes habitudes alimentaires puisque ce facteur a un rôle primordial sur l’état de stress oxydant.

Quels sont facteurs contribuant à augmenter le stress oxydant ?

On définit le stress oxydant par un déséquilibre de la balance antioxydant/oxydant dans l’organisme.

Actuellement, plusieurs facteurs endogènes sont considérés comme responsables dans l’accroissement du stress oxydant, tels que :

  • Le dysfonctionnement de la chaîne respiratoire dans la mitochondrie pouvant être causé par une ischémie-reperfusion induite lors d’une transplantation d’organes, des opérations chirurgicale, ou encore une obstruction d’un vaisseau sanguin par un caillot.
  • La sur-activation des leucocytes lorsqu’un tissus est infecté ou lésé, entraînant une consommation d’oxygène qui sera transformé en espèces oxygénées réactives (ROS). Ce phénomène se traduit par une inflammation de la zone touchée.
  • D’autres facteurs comme l’activation de la xanthine oxydase ou l’oxydation de l’hémoglobine favorisant la surproduction d’oxydants.

Des facteurs exogènes peuvent être, eux aussi, responsables d’un accroissement du stress oxydant :

  • La sédentarité
  • Le vieillissement naturel
  • Une exposition prolongée au rayonnement du soleil
  • Une exposition aux radiations ionisantes
  • Des contacts avec des produits CMR (Cancérigènes, Mutagènes, Reprotoxiques) comme par exemple le plomb, l’amiante, certains agents chimiques …
  • Le tabagisme
  • La prise de médicaments, pilule contraceptive
  • Le sport intensif
  • L’excès d’alcool
  • Le stress psychologique, physique, thermique
  • Une mauvaise alimentation, etc.
A quel moment faut-il faire un bilan de stress oxydant ?

Le stress oxydant étant impliqué dans diverses physiopathologies, un bilan est recommandé :

  • Afin de prévenir certaines pathologies liées au stress oxydant comme les cancers, le diabète, la cardiopathie, Alzheimer, etc.
  • Lorsque l’organisme a subi des épisodes stressants (opérations chirurgicales, modifications radicales de l’environnement, etc.).
  • Afin de faire un suivi du stress oxydant lors d’un traitement prescrit, permettant ainsi une prise en charge adaptée.
  • En cas de pathologie chronique évolutive

Concernant la fréquence, dans les cas d’un premier bilan anormal, il conseillé de faire un suivi mensuel pour vérifier l’efficacité du traitement. Dans les autres cas (absence de pathologie), un bilan de suivi semestriel voir annuel suffi pour diagnostiquer le stress oxydant et le traité.

Comment corriger et améliorer un bilan stress oxydant ?

Étant donné que le stress oxydant correspond à un déséquilibre de la balance antioxydants/oxydants en faveur de ces derniers, il est nécessaire de rééquilibrer cette balance. Pour cela, on peut augmenter la concentration en antioxydants et/ou diminuer la production de radicaux libres.

La prise exogène d’antioxydants – que ce soit par les voies buccales, parentérales ou cutanéo-muqueuses – permet d’augmenter la concentration en composé antioxydant. Cependant dans certains cas, un simple changement de mode de vie permet de corriger de manière considérable le bilan de stress oxydant. Cela passe évidemment par une alimentation saine et variée ou encore par la pratique d’une activité physique régulière.

Quels sont les différents types d’antioxydants ?

Un antioxydant peut être défini comme une molécule inhibant ou retardant de façon significative l’oxydation d’un substrat et ce, à des concentrations minimes [Haliwell et al, 1992]. Ils protègent les systèmes biologiques contre les effets nuisibles des processus d’oxydation excessifs [Krinsky, 1992] en prévenant la formation d’espèces réactives de l’oxygène ou neutralisant celles déjà produites. Les termes « antioxydants » et « piégeurs de radicaux libres » sont interchangeables pour décrire ces différents mécanismes de protection. Leur présence dans l’organisme est donc indispensable pour maintenir un état de santé correct.

On peut distinguer deux grandes classes d’antioxydants : les antioxydants enzymatiques ainsi que les antioxydants non-enzymatiques intra et extracellulaires intervenants selon un ordre bien précis [Buettner., 1993;Haramaki et al, 1998; Bankson et al, 1993].

Les antioxydants enzymatiques

  • Les superoxydes dismutases (SOD) sont des métalloprotéines possédant une activité enzymatique. Elles ont la capacité de neutraliser l’action des radicaux superoxydes en les transformant en peroxyde d’hydrogène (H2O2), molécule qui sera par la suite transformée en eau et oxygène grâce à l’action de la catalase.
  • La catalase (CAT) : Enzyme principalement présente dans les hématies et peroxysomes. Elle catalyse les réactions de dismutation du peroxyde d’oxygène en eau et oxygène, ce qui permet d’éviter la réaction d’Haber-Weiss c’est-à-dire la genèse de radicaux hydroxyles extrêmement réactifs [Scholz et al, 1997].
  • La glutathion peroxydase : Enzyme présente dans les liquides extracellulaires mais aussi au niveau du cytosol et des mitochondries des cellules, elle a la capacité de neutraliser les hydroperoxydes tels que le peroxyde d’oxygène, les peroxydes lipidiques, etc …
  • Mélatonine : C’est une neurohormone aux propriétés antioxydantes. Elle limite les lésions oxydatives sur l’ADN, les lipides, les protéines, …

Les antioxydants non-enzymatiques

L’action enzymatique des antioxydants est complétée par celle de différents antioxydants non enzymatiques piégeurs d’espèces réactives de l’oxygène .Ceux-ci opèrent comme un bouclier antioxydant et assurent l’intégrité structurale des acides nucléiques, des protéines et des lipides. On peut distinguer deux groupes d’antioxydants non-enzymatiques: les antioxydants liposolubles et hydrosolubles.

Les antioxydants liposolubles : Ils sont naturellement incorporés dans les structures lipoprotéiques membranaires ou circulantes, en raison de leur lipophilicité (Blache et al, 1997)

  • L’α-Tocophérol (Vitamine E) : Cette vitamine inhibe la propagation de la peroxydation lipidique [Leger, 2000]. Cette molécule est une excellente piégeuse de radicaux lipidiques. Chaque molécule d’α-Tocophérol peut réagir avec deux radicaux. Après réaction elle se convertie en radical α-tocophéroxyle, molécule très peu réactive, et migre à la surface de la membrane cellulaire où elle est reconvertie en α-Tocophérol grâce à l’acide ascorbique (Vitamine C) [Wefers et al, 1988].
  • Les Caroténoïdes : Ces molécules sont principalement représentées par l’α-carotène, le β-carotène, le lycopène, la lutéine, la zéaxanthine, le β-cryptoxanthine et la canthaxanthine [Krinsky, 1992]. Les caroténoïdes, dont la vitamine A, sont d’excellents piégeurs d’espèces radicalaires grâce à leur système conjugué de doubles liaisons. Il semble que le β-carotène soit particulièrement réactif puisqu’il neutralise au moins deux radicaux peroxyles [Handelman et al, 1991].
  • La Bilirubine : C’est le produit final du métabolisme de l’hème. Cette molécule peut inhiber efficacement la peroxydation lipidique grâce à un mécanisme similaire à l’α-Tocophérol [Stocker et al, 1987].
  • L’Ubiquinol (Coenzyme Ql0) : Transporteur d’électrons dans la chaîne respiratoire de la mitochondrie. Cette coenzyme prévient les réactions radicalaires dans les mitochondries, donc la genèse de composés oxydatifs, c’est un antioxydant liposoluble efficace. En plus d’empêcher la peroxydation des lipides, l’ubiquinol peut également régénérer le radical α-Tocophéroxyle pour former l’α-Tocophérol, comme la vitamine C.